L’Autriche

Voilà un peu plus d’une semaine que j’ai franchi la ligne d’arrivée de l’ironman d’Autriche. Pour ce 11ème, vous aurez également droit au petit résumé habituel, même si ce n’est certainement pas celui qui va me laisser les meilleurs souvenirs, sauf les moments passés en famille avant l’épreuve.

Mercredi, après 14h de route, de nombreux travaux, de nombreux bouchons, nous arrivons enfin à notre première étape en Autriche à quelques km de Klagenfurt. Un trajet épuisant et la récupération ne sera pas des plus facile, il fait plus de 30 degrés. Le jeudi, direction Klagenfurt en marchant via le circuit à pied de l’Ironman, après une trentaine de minutes de marche, nous sommes au village expo. Le village venant d’ouvrir, je file vers la tente de massage, pour permettre au haut de mon dos de se relâcher. En effet ça fait déjà quelques jours que j’ai mal dans le haut du dos, l’ostéo étant en congé, c’est Florence Crowet qui s’est occupée de mon cas et l’efficacité des soins prodigués se fait sentir. D’ailleurs, le samedi et dimanche, ce qui me faisait mal depuis plusieurs jours ne sera plus qu’un lointain souvenir. Une fois ce dernier massage terminé, nous découvrons un peu plus la ligne d’arrivée, c’est juste énorme, on va passer cette ligne sur une scène digne des grandes stars ! Le passage obligé, c’est bien évidemment la tente du secrétariat afin de prendre possession du dossard et de tout ce qui va avec. Après une petite matinée passée sur Klagenfurt, nous retournons dans notre hôtel où j’ai prévu du repos et un petit passage à la piscine pour me relaxer un peu. Le vendredi, on bouge de quelques km pour nous rapprocher de Klagenfurt ou du moins du centre névralgique de l’Ironman. Il fait toujours très chaud et la question du combi ou pas combi se pose depuis plusieurs jours. Avec une eau qui est déjà à 26 degrés et une journée du samedi annoncée comme étant la plus chaude, il est clairement illusoire de croire que l’eau va redescendre sous les 24,5. Je décide donc comme beaucoup d’athlètes d’acheter une Swim-suit pour la partie natation, histoire d’avoir le moins de résistance possible dans mon avancée aquatique. Je vais avoir l’occasion de la tester vendredi et samedi, ce qui me permettra d’apprécier la température de l’eau qui effectivement est chaude. Vendredi et samedi passent avec les mêmes rituels, pasta party, pose du vélo,… Bref, dimanche matin, il y a Ironman.

Le dimanche, 3h30 debout, 4h peti-dej et 5h direction le parc à vélo en famille. Il me reste juste à mettre mes bidons, ajuster la pression des pneus et ensuite direction le départ. La journée s’annonce difficile pour moi. Coté météo, on annonce un vélo chaud mais on prévoit également une dégradation orageuse, le timing des différents site internet n’est pas toujours synchro donc je m’attends un peu à tout. De mon côté, je sais que je vais en baver, natation sans combi, pas assez de km en entrainements pour le vélo, seule la course à pied pourrait sauver l’honneur mais encore faudra-t-il ne pas être trop épuisé au moment de me mettre en route sur le marathon. Physiquement, le jour de l’épreuve, pas de douleur au dos, le seul élément « négatif » est une toux importante, un nez qui a tendance à se boucher et des poumons qui ronronnent un peu, bien que ces signes ne m’alarment pas trop, mon état d’après course ne me laissera pas douter de l’influence de ces derniers paramètres.

On en vient à la course. Le départ est donné au « Pro » puis vient notre tour. Nous avons droit à un rolling start à savoir que le coup de départ est donné et nous sommes lancé par 10 athlètes toutes les 5 secondes. Ce système permet de fluidifier un peu la natation et de pouvoir vraiment nager chacun à son rythme. Je décide de partir du box 1h. Je sais que c’est un peu utopiste, je risque surtout de voir beaucoup de monde me rattraper. A ma grande surprise, c’est un peu l’inverse qui se produit, j’ai vraiment l’impression de reprendre pas mal de monde ! Coté sensations, ce n’est pas trop mal, l’eau est chaude et je ne compense pas avec mes jambes. En gros, ça se passe assez bien. Une fois sur le retour et le soleil de face, mes nouvelles lunettes de natation sont juste parfaite malgré le soleil levant, je ne suis pas trop aveuglé et je parviens à garder une trajectoire correcte. Les derniers 1000 mètres se passent dans le chenal. En 3 participations, je pense que c’est la première fois que j’ai une impression d’eau sale, on n’y voit rien. Ceci dit, là encore, je parviens à bien nager, à aller droit et ne pas être embêté. Quand je vais visionner les vidéos prise par Marie après course, je trouve même que je garde un style correct. Après un peu plus d’une heure neuf minutes, je sors enfin de l’eau, j’ai réussi à limiter la casse. Après un long trajet à pied, je trouve rapidement mon sac, je me change complétement et après 7’30’’ de transition, me voilà sur le vélo pour le gros morceau du jour et sans doute celui qui me fera souffrir le plus.  Nous débutons les 179 km par la nouvelle boucle. Je commence à rouler avec prudence, le circuit est roulant, il ne faut surtout pas se laisser emporter. Je gère au mieux, la moyenne est très bonne et pour le moment les sensations sont bonnes. Les km filent, on roule sur des routes XXL, pas un trou, ça roule, je peux rester sur le prolongateur. Néanmoins, on commence doucement à avoir quelques bosses, la fatigue s’installe doucement mais surement et les douleurs habituelles au niveau du cou commencent à apparaître. Je vais un peu merdouillé au niveau du ravito mais heureusement je vais éviter d’être à sec. Après 93 km nous avons terminé la première boucle et je suis déjà un peu usé. C’est parti pour la seconde boucle, le début est également roulant mais je ne sais plus comment me mettre sur mon vélo tellement j’ai mal au cou. Une pause pipi, permettra un peu d’estomper ça. Je continue, j’essaye de ne pas trop faire descendre la moyenne mais dans cette seconde boucle, j’ai vraiment du mal. Je commence aussi à avoir mal au pied, je retire mes chaussettes, ça s’améliore mais ça reviendra plus tard. Je suis vraiment sur le très très dur dans cette seconde boucle. Et pourtant les grosses difficultés vont seulement arriver après le 130ème. J’ai super chaud, j’ai vraiment une impression de surchauffe sur cette bécane. Bien parti pour faire entre 5h-5h15 mais ce chrono décolle. Je suis au bout, du circuit, du rouleau après 5h35 de vélo, la galère. Pour la première fois, je songe vraiment à abandonner. Le ciel devient comme mon mental… sombre. Je suis en surchauffe mais bon, je continue, rien n’est impossible, je peux encore être sous les 10h mais, j’ai brulé beaucoup de cartouche. Après une transition de 6’30, je suis debout sur mes deux jambes. Dehors, le vent devient très violent, à tel point que la partie cycliste est neutralisée. Les barrière nadars tombent et puis le déluge, une drache qui va durer pas loin de 45 minutes. De quoi me faire passer la sensation de surchauffe. Tout commence donc assez bien pour cette partie course à pied, j’ai vachement moins chaud, je ne suis plus sur le vélo et les douleurs du vélo sont passées. Je pars sur un rythme que je pense pouvoir tenir et qui pourrait me faire boucler ce marathon en 3h. J’effectue les 10 premiers km en 43 minutes. A ce moment, je pense pouvoir tenir ce rythme. Mais voilà, vers le 15-16ème km, la machine commence à avoir des ratés. Et là, je me connais assez pour savoir que je vais déguster, reste à savoir l’intensité de cette dégustation. J’essaye néanmoins de tenir le rythme jusqu’au 21ème, ce que j’arrive à faire. Et puis, le coup de bambou… Un coup de massue de plus de 10 km, la machine ne veut plus, je n’ai jamais autant marché. De temps en temps, je relance mais ça ne dure jamais très longtemps. De temps en temps d’autres athlètes dans la même galère m’encouragent. C’est avec David le Suisse, que je vais subir cette galère le plus longtemps, on effectuera quelques km ensemble, en trottinant. Vers le 32ème, alors que je reviens vers le point névralgique de l’organisation, j’arrive enfin à repartir. L’odeur de l’écurie commence à se faire sentir. Je m’accroche autant que possible à certains participants qui ont un bon petit rythme, certains ne se rendent même pas compte que je suis réellement sur leurs talons. Comme d’hab dans les 5 derniers km, le psychologique prend un fameux ascendant sur le physique et la machine s’emballe à nouveau. Revenu au bord du lac, je n’ai qu’une seul chose en tête voir cette ….. de flèche qui indique la « finish line ». Je prends enfin la direction de la scène de concert, Marie et Rose sont là, je fais les derniers mètres, un chrono pourri mais ouf : « je suis toujours un Ironman »

C’est certain, c’est le pire de tous. Il y a une foule d’explication ou d’excuses mais il faudra c’est sur tout repenser, commencer la préparation plus tôt, retourner sur un parcours qui me convient mieux.

Maintenant place au repos, aux vacances en famille, aux randonnées, aux trails, aux joggings, … Je vais pour cette dernière partie de saison me concentrer sur la course à pied et plus particulièrement les trails. En profiter également pour développer « Smarth-L-Coaching » et surtout voir cette nouvelle maison s’achever et déménager.

Merci aux « mamy » pour les gardes qui m’ont permis  de m’entrainer, Merci à Marie et Rose pour leur soutien au quotidien et leurs encouragements aux moments les plus difficiles et merci à vous pour vos encouragements et votre soutien.

Publié le 19 juillet 2019, dans Non classé. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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